Très bien écrit.
Malgré une thématique difficile et douloureuse, l'auteur réussit à nous toucher sans pathos ni mélo. C'est son fils de 21 ans mort brutalement d'une méningite qui prend la parole et raconte le deuil de son père...:
« Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu’il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu’il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin. Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier ¬recondoléances, etc. ¬ débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d’attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd. »
A lire et faire lire !!!
Laurence va travailler autour d'un extrait de cet ouvrage avec une classe de lycée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire